Interview de Véronic DiCaire

Le 2 avril 2010, la veille de son dernier spectacle au théâtre de la Gaité Montparnasse à Paris, Véronic DiCaire a accordé une interview exclusive aux Red Heads.

Notre première question est celle que tous les Red Heads brûlent de te poser : comment as-tu vécu l’accueil que t’ont réservé les Red Heads le 6 février dernier ?

« Honnêtement, ça m’a impressionnée, les gens du théâtre n’avaient jamais vu ça. Moi non plus, je ne m’attendais pas à ça, c’était super beau, c’était une belle attention. Quand j’ai vu les hommes sandwichs, j’étais impressionnée, c’était magique, je me sentais comme une petite fille. Et ça m’a touchée parce que votre groupe est très respectueux : pendant que je signais les autographes, il y avait beaucoup de respect, les gens étaient très disciplinés, ils tournaient pour que je n’oublie personne. Et les roses que vous m’avez données, elles ont tenu longtemps ! »

Et qu’as-tu pensé de l’ambiance dans laquelle s’est déroulé le spectacle ?

« C’est un petit théâtre donc c’était fort : je vous entendais, je vous sentais. C’était une très belle soirée ».

Tu sais que les Red Heads ont volontairement choisi de ne pas venir le soir de ta première ? Nous avons estimé que l’enjeu était trop important et qu’il valait mieux éviter des actions qui auraient pu te déconcentrer.

« Vous avez bien fait, vous avez bien jugé la chose car le soir de la première, il y avait encore des ajustements à faire »

Au-delà de cette « soirée d’accueil », as-tu senti le soutien des Red Heads tout au long de ton passage en France ?

Rémon : « On remarque les Red Heads surtout sur « I Drove All Night » quand ils agitent les bras »

Véronic : « J’ai vu aussi des Red Heads à Monaco et à « Paris fait sa comédie ». Un soir, un jeune homme a agité sa casquette très discrètement pour que je la voie, j’ai trouvé ça très mignon. Maintenant,  je fais confiance au réseau Red Heads pour répandre la nouvelle de la tournée».

Peux-tu justement nous en dire plus sur la tournée et sur ton planning des prochains mois ?

Véronic : « on quitte Paris dès dimanche et on part 10 jours en Corse. Ensuite je repars finir ma tournée au Canada. Cet été, je complèterai mon spectacle français : nous allons rajouter environ 30 minutes de spectacle. J’ai déjà beaucoup d’idées : certains numéros seront allongés, et d’autres seront nouveaux. En parallèle, je travaille déjà sur un spectacle pour Las Vegas. »

Rémon : « Ce spectacle sera différent, il sera beaucoup plus américain. La salle sera plus grande donc il y aura plus de jeux de lumières, ce sera plus un show à la Vegas.  La promo devrait démarrer au mois d’octobre. »

C’est beaucoup de travail…

« Oui mais c’est rassurant de savoir ce qui vient après, c’est un luxe quand on est un artiste de savoir ce que l’on va faire dans les prochains mois. Quoique Rémon utilise la « méthode René » : il me cache des choses donc je ne sais pas tout. Mais en tout cas, quand on surfe sur une vague, il faut en profiter au maximum et travailler pour y rester. »

Tu n’es donc pas stressée par toute cette promotion qui s’annonce ?

« Non ce n’est pas du stress, c’est un buzz. Quand je suis venue à Paris, je me suis dit que j’avais comme une mission : ma mission est de me faire connaitre et j’ai 50 dates pour le faire. Aujourd’hui, j’ai réussi : mission accomplie ! Et la tournée sera une autre mission »

Tu viens d’évoquer la possibilité d’un spectacle à Las Vegas… peut-on envisager que tu fasses la première partie de Céline là-bas ?

Rémon : « un spectacle à Las Vegas est possible mais ce ne sera pas la première partie de Céline ».

Véronic : « ce n’est pas ce que René voit pour moi donc c’est sûr ce ne sera pas la première partie de Céline et ce ne sera pas au Caesar Palace.  Nous parlons en ce moment du contenu du spectacle avec René »

Rémon : « Pour René, c’est sa performance vocale qui pourrait la faire sortir du lot à Las Vegas ».

Parlons justement de performance vocale : toi qui est chanteuse à la base, quel est ton rapport avec ta propre voix ? A force d’imiter d’autres chanteuses et d’emprunter leurs voix, n’as-tu pas peur de perdre ton identité vocale ?

« Pour le spectacle au Québec, je faisais 39 voix. Pour la France : 40 car j’ai ajouté la voix de Véronic Dicaire. Pendant les répétitions, il est vrai qu’au début c’était drôle, j’avais l’impression de ne plus trouver ma voix. Parfois, pendant mes périodes de congés, je chante en moi. Ca me fait de bien mais ça ne me manque pas. Je suis heureuse avec toutes ces chanteuses. Une dame qui avait vu Piaf à l’Olympia est venue me voir pour me dire qu’elle avait eu l’impression d’avoir revécu ce moment. Et à Montréal, une personne a dit qu’elle ne comprenait pas pourquoi Isabelle Boulay était repartie après avoir chanté une seule chanson » (NDLR : en août à Montréal, la première partie commençait par une chanson d’Isabelle Boulay). J’ai l’impression de faire plaisir aux gens avec ces voix.  Donc non, il n’y a pas d’album prévu pour l’instant, je n’en ressens pas le besoin. »

Rémon et toi êtes un couple à la ville comme à la scène, comment gérez vous votre vie privée et votre vie professionnelle ?  Y-a-t-il des moments de la journée réservés au pro et d’autres aux perso ou est-ce que tout est en sans cesse mêlé ?

Véronic : « c’est une aventure quotidienne, n’importe où, n’importe quand, on ne s’en lasse pas, on le vit très bien ».

Rémon : « Nous sommes ensemble depuis 17 ans. J’ai connu Véro quand elle était très jeune, on s’est développés professionnellement parlant ensemble. Aujourd’hui, on vit un rêve. On sait se dire quand trop c’est trop mais c’est quand même une aventure 24h/24. Quand Véro a besoin de décrocher, elle me le dit, et je sais qu’ensuite c’est elle qui reviendra à la charge pour parler du pro. En août, je lui ai promis des vacances mais là par exemple, c’est le conjoint qui tient sa promesse car le manager, lui, aurait prévu des contrats. Mais comme le dit René : happy wife, happy life. »

Votre histoire nous rappelle étrangement celle de Céline et René, quelles sont vos relations avec eux ?

Véronic : « René est venu me voir, il découvrait totalement le spectacle, il est fier du résultat. On se parle parfois au téléphone tous les 4. Ils sont heureux de nous avoir avec eux. Ils connaissent la dynamique de travailler en couple. Ils aiment notre sérieux à la fois en tant que couple et en tant que manager/artiste. »

Rémon : « pour Véro, l’idole des chanteuses c’est Céline. Pour moi, l’idole des mentors c’est René et je pense comme René qu’il faut être le fan n°1 de son artiste. On vit aujourd’hui des choses similaires à Céline et René, c’est un rêve mais on était convaincus qu’on allait un jour travailler avec eux.

Véronic : « J’ai parlé à Céline récemment pour la remercier de son message sur NRJ. Nos problèmes, nos angoisses sont les mêmes. Quand je me lève le matin et que je dis à Rémon «j’ai mal à la voix », René vit la même chose avec Céline. Nous vivons les mêmes choses, nous sommes liés. On en parlé avec René et ça nous a fait rire. »

Merci à Rémon Boulerice, Véronic Dicaire et Véronique Astolfi pour leur disponibilité, leur gentillesse et leur générosité. Toutes nos félicitations pour ces débuts flamboyants à Paris, nous avons hâte de vous retrouver partout en France !

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